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Mondial: les Bleus ramènent leur étoile jusqu’en finale

Mondial: les Bleus ramènent leur étoile jusqu’en finale

Secouée, apparue émoussée mais résistante, la France a écarté l’épatant Maroc (2-0) et ses brûlants supporters mercredi pour s’offrir une deuxième finale d’affilée, une précieuse rareté au Mondial qu’il faudra bonifier dimanche contre l’Argentine de Lionel Messi.

“Il y a eu un mélange de qualité, d’expérience, un état d’esprit de conquérants, même dans les périodes difficiles”, a apprécié le sélectionneur Didier Deschamps. Le défenseur Jules Koundé a vanté les mérites d’une “équipe qui sait souffrir”, toujours prête “à se battre pour le copain”.

Arrivés sur une jambe au Qatar, diminués encore par le forfait de leur Ballon d’Or Karim Benzema, les Français ont surmonté une nouvelle épreuve, repoussant encore la malédiction des tenants du titre avec une résilience et une force collective que peu lui auraient prêtées.

Comme un symbole, la libération est venue de Théo Hernandez (5e, 1-0), doublure de son frère Lucas devenue titulaire après le forfait de l’aîné au tout début du tournoi, et de Randal Kolo Muani (79e, 2-0), rappelé en renfort in extremis pour remplacer Christopher Nkunku avant le grand départ.

Voilà les Français tout en haut de l’Olympe, une nouvelle fois, à des hauteurs déjà atteintes par leurs aînés en 1998 (premier titre) et 2006 (défaite), et par certains des leurs, déjà, lors de la deuxième étoile décrochée il y a quatre ans et demi. Ils pourraient être les premiers à conserver leur titre depuis le Brésil en 1962.

– Mystérieuse maladie –

Que ce fut dur, pourtant…

Les Bleus se sont battus, à l’image de l’infatigable Antoine Griezmann, mais ils ont paru parfois émoussés physiquement. Ils auront d’ailleurs un jour de repos en moins que les Argentins, victorieux 3-0 de la Croatie mardi.

Le groupe semble en outre touché par un mal mystérieux. Adrien Rabiot est resté à l’hôtel, forfait, Dayot Upamecano est resté sur le banc en raison d’un “état fébrile” l’ayant diminué ces derniers jours. Kingsley Coman est aussi touché, d’après Deschamps.

Sur le terrain, les Bleus ont affronté d’autres bourrasques: la bordée de sifflets descendue des tribunes et la résistance acharnée des Marocains, encore incroyables d’abnégation et de courage.

Les Lions de l’Atlas n’ont pas réussi à griffer les champions du monde mais ils ont rempli la boîte à rêves du Maghreb et du monde arabe, de Doha jusqu’à Casablanca, en empilant les exploits contre la Croatie, l’Espagne et le Portugal. Les héros resteront à jamais les premiers Africains à avoir mis un pied dans le dernier carré d’une Coupe du monde.

Walid Regragui a tenté plusieurs coups en titularisant trois de ses piliers défensifs, blessés durant le tournoi. Mais Nayef Aguerd a laissé sa place au coup d’envoi, Romain Saïss a dû sortir au bout de vingt minutes et Noussair Mazraoui l’a imité à la mi-temps.

“Malgré les blessés, malgré la fatigue, les joueurs ont donné le maximum. (…) Le cœur qu’ils ont mis, l’image qu’ils ont donnée de notre équipe nationale dans le monde, ça vaut une victoire en Coupe du monde”, a salué le sélectionneur né à Corbeil-Essonne.

La vague rouge des supporters, ultra-majoritaires parmi les plus de 68.000 spectateurs du stade al-Bayt, n’a pas suffi pour renverser les Bleus, idéalement lancé par Théo Hernandez d’un magnifique ciseau à la Zlatan Ibrahimovic, ou à la Olivier Giroud.

Giroud l’a célébré comme s’il l’avait marqué, mais le meilleur artificier de l’histoire des Bleus, buteur décisif en quarts contre l’Angleterre (2-1) n’a cette fois pas fait trembler les filets. Idem pour Kylian Mbappé, coincé à cinq buts, comme Messi, mais décisif lors de celui de Kolo Muani.

– Finale trois étoiles –

Souvent plus entreprenants et dominants, les Rouge et vert ont poussé par des tentatives de Azzedine Ounahi (10e, 90e+4), un superbe retourné acrobatique de Jawad El Yamiq (45e) repoussé par le poteau et Hugo Lloris, et une incursion de Youssef En-Nesyri (54e) éteinte par Ibrahima Konaté, entre autres.

Jusqu’au bout, les Marocains ont offert de superbes images, ovationnés par leur public au coup de sifflet comme s’ils avaient gagné. Ils sont venus s’agenouiller devant le virage des fans les plus fervents avec Amine Harit, le grand blessé en béquilles, venu soutenir ses copains.

Pour les Bleus de 2022, l’histoire fait bien les choses. Ils marchent désormais dans les pas de… l’Argentine, dernière équipe à avoir disputé deux finales mondiales de suite, en 1986 et 1990. Ils espèrent cependant faire mieux que la bande de Diego Maradona, détrônée à la deuxième tentative.

Le successeur désigné du “Pibe de Oro”, Leo Messi, a rendez-vous avec l’histoire aussi. Pour sa probable dernière Coupe du monde, l’attaquant de 35 ans porte les espoirs d’une Argentine incandescente, portée par ses très nombreux “hinchas” au pays et à Lusail, théâtre de la finale.

Chaque camp partagera le même rêve: offrir à son pays une troisième étoile mondiale.

Source: Agence France-Presse

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