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Moussa Bezaz, entraîneur de la Palestine : "Jouer à domicile est un premier pas"

Un évènement historique s’est déroulé au Proche-Orient dimanche dernier : l’équipe de football de Palestine a joué son premier match qualificatif pour une compétition officielle de la Fifa – la Coupe du monde en l’occurence – à domicile. Au stade Fayçal-Husseini d’Al-Ram, dans la banlieue de Jérusalem, elle a fait match nul (1-1) contre l’Afghanistan. Un résultat qui lui permet cependant de prendre l’avantage sur son adversaire grâce à une meilleure différence de buts. Au match aller, délocalisé au Tadjikistan pour des raisons de sécurité, la Palestine l’avait en effet emporté 2-0.

Sélectionneur depuis 2009 des “Chevaliers” – le surnom donné à la sélection palestinienne -, le Franco-Algérien Moussa Bouzaz, qui a notamment entraîné, en France, l’AS Nancy-Lorraine (2002), pense que ce premier match à domicile marque le début d’une nouvelle ère pour le football palestinien.

FRANCE 24 : Pour la première fois de son histoire, la sélection palestienne a accueilli sur son sol un match de qualification pour une Coupe du monde. La pression de l’évènement a-t-elle pesé sur vos joueurs ?

Moussa Bezaz : Bien sûr, les joueurs étaient tendus. Au match aller au Tadjikistan, nous l’avions facilement emporté (0-2). Mais dimanche, nous avons concédé un nul alors qu’une victoire était à notre portée. Maintenant, l’équipe doit s’habituer à jouer à domicile comme n’importe quel pays. Il faut que ça rentre dans nos mœurs.

Quel message avez-vous fait passer dans le vestiaire avant la rencontre ?

M. B. : J’ai dit aux joueurs de ne pas gâcher notre précieuse victoire du match aller et qu’un nul suffisait pour se qualifier pour le deuxième tour. Je leur ai dit aussi qu’il ne fallait surtout pas prendre nos adversaires à la légère et qu’il fallait oublier la charge émotionnelle de cette première.

C’est votre cinquième match sans défaite. Une première depuis que vous avez pris la tête de la sélection en 2009. Quelle stratégie avez-vous mis en place pour obtenir un tel résultat ?

M. B. : Avec Nourredine Ould Ali, mon adjoint, nous avons fait un vrai travail de fond sur l’état d’esprit du groupe et sur le mental des joueurs. Nous avons cherché à trouver les meilleurs joueurs, mais surtout la meilleure complémentarité entre eux. Il y a eu beaucoup de travail mais ça a fini par payer.

Comment allez-vous aborder votre prochain match face à la Thaïlande ?

M. B. : Depuis le début, battre la Thaïlande et atteindre les poules de qualifications pour le Mondial-2014 est notre objectif. Nous allons intégrer d’autres joueurs, notamment de la sélection olympique, pour rafraîchir l’effectif et “rebooster” le groupe. Le match aller (le 23 juillet à Buriram, en Thaïlande, NDLR) s’annonce très compliqué. Il faudra  jouer notre jeu. Cela ne veut pas forcément dire défendre mais simplement élever notre niveau et bien rester concentré.

Entraîner l’équipe de Palestine n’est pas anodin. Comment vivez-vous cette situation ?

M. B. : Comme beaucoup de sélectionneurs, je ne vis pas tout le temps en Palestine (il vit en France, NDLR). C’était un peu étrange de toujours jouer à l’extérieur. À présent, je suis content que nous puissions enfin jouer à domicile devant notre public.

La situation politique a-t-elle une incidence sur les joueurs de votre équipe ?

M. B. : La politique a évidemment des répercussions sur le football. Le niveau des clubs palestiniens est faible et le championnat national peine à se structurer. On est loin du niveau européen. Et compte tenu de la densité de la région, il n’est pas facile de construire des stades ou des sites d’entraînement mais, petit à petit, la fédération investit dans de nouvelles infrastructures. Jouer à domicile est un premier pas important pour le football palestinien.

Créée en 1998, la Fédération de football des Territoires palestiniens est officiellement appelée par la Fifa “Palestine”.

Source : France24


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