Tunisie : Quand la FIFA remonte les bretelles de Tarek Dhiab!

Encore une fois, Tarek Dhiab se donne gauchement en spectacle et exhibe, sur la place publique, nationale et internationale, toute l’étendue de son mauvais génie, voire même de son ignorance. Il a cru pouvoir jongler avec la loi comme avec un ballon. Il a été repris de volée, la FIFA lui a remonté les bretelles et l’a toisé de tout son mépris. Rien que du bois vert. Encore une fois un ministre, celui-ci rustre personnage bombardé au poste dans un fumeux concours de circonstances, qui écorne l’image de la Tunisie et offre gracieusement des grains à moudre à ses détracteurs. Prévisible, diriez-vous! Quand on donne un fusil à un néophyte, quoi de plus normal qu’il se tire une balle dans le pied.

Niais jusqu’aux orteils, Tarek Dhiab s’était fendu, le 17 Septembre 2013, d’une lettre qu’il avait adressée à la FIFA où il suggérait la dissolution de la FTF dont le Bureau Fédéral serait remplacé par un bureau provisoire, chargé d’expédier les affaires courantes et de préparer de nouvelles élections dans un délai de trois mois. Rien que ça! Ce courrier, aussi grotesque qu’insane, montre au moins que le ministre, non seulement il n’a aucune idée de législation de la FIFA à ce sujet, mais notamment qu’il est mal entouré, mal conseillé. A se demander ce que foutait Jalel Tekaya, son bras droit et son premier conseiller, lui qui ne connait que trop bien les arcanes de la FTF et le cadre juridique de la FIFA. On n’est plus dans un scénario de fourniture d’un mauvais conseil mais carrément de sabotage. Il a ridiculisé son ministre. Il l’a même envoyé directement au casse-pipe. L’opinion publique sportive ne cesse d’en faire des gorges chaudes. Personne n’ignore que Tarek Dhiab n’a jamais brillé par son cursus universitaire et académique mais quand même c’est presque criminel que tout son staff, et dieu sait sa pléthore, le laisse commettre une telle bourde.

D’abord, le timing : Cette lettre intervient quelques jours après qu’un cadeau fût tombé du ciel ouvrant miraculeusement à l’Equipe Nationale la qualification (sur tapis vert) au dernier tour qualificatif à la Coupe du Monde 2014 (au Brésil). Cette ambiance de liesse n’a pas modéré ni l’irascible humeur ni la tenace rancune de l’ex Ballon d’or. Au lieu de décréter l’union sacrée autour de l’Equipe Nationale et appeler à la mobilisation générale, pour transformer l’essai que la bonté divine a bien voulu accorder, Tarek Dhiab était resté dans sa bulle revancharde, fomentant au secret son coup bas. Il n’est donc aucunement interdit de penser que, dans l’esprit écumeux de notre ministre, pourtant joueur de talent devant l’Eternel, l’intérêt supérieur (sportif) du pays compte beaucoup moins que le soulagement de son ego.
Ensuite, le fond: Un apprenti dirigeant sportif sait que la FIFA prohibe, sous réserve de graves sanctions dont notamment l’interdiction à toute équipe tunisienne de participer aux compétitions africaines et internationales, toute ingérence de l’autorité publique dans le fonctionnement des fédérations affiliées, censées gérer ses affaires d’une manière indépendante. Même le très sobre et non moins impartial Comité National Olympique Tunisien (CNOT), scandalisé et ulcéré, en a sauté au plafond, assimilant la lettre de Tarek Dhiab à une manœuvre outrancière, l’accusant ouvertement de velléités de règlement de compte. D’ailleurs, la réaction, virulente, voire même avilissante, de la FIFA ne s’est fait pas attendre. Elle n’est pas allée de main morte, bien au contraire. Dans sa réponse, en date du 24 Septembre 2013, elle a épinglé le ministre, l’a renvoyé à ses chères études, lui rappelant, comme à un mauvais élève, les dispositions pertinentes de sa réglementation et l’éventail de sanctions prévues en pareil cas d’ingérence. Humiliation extrême: la FIFA a appelé le ministre à régler ses problèmes avec le FTF par le dialogue, à éviter toute interférence en mesure d’altérer la préparation de l’Equipe Nationale en prévision de la double confrontation avec le Cameroun et à lui conférer toutes les conditions de réussite dans sa quête de qualification.

Enfin, l’enjeu : Le bras de fer Tarek Dhiab/ Wadi Jerai (président de la FTF) ne fait que des étincelles sans qu’un vainqueur en soit sorti. Revanchard jusqu’aux ongles, le ministre ne rate aucune occasion pour descendre son adversaire dans l’objectif obsessionnel de le déloger de la FTF. Il en a fait même une fixation. Il ne contrôle plus son profond désir de casser les reins de Wadi Jerai, coupable d’imposer un entraineur national, contre l’avis du ministre. La vue obstruée par sa farouche volonté d’en découdre et d’obtenir gain de cause, Tarek Dhiab s’est emmêlé les pinceaux à diverses reprises. Il a continué, vaille que vaille, à ferrailler, quitte à commettre l’irréparable. Il vient d’en commettre le plus dramatique. Par ailleurs, sous le mandat de Tarek Dhiab, l’autorité de tutelle a multiplié les écarts et les inepties. On dirait que le ministère est au service de son ministre, de ses lubies, de ses caprices, et non l’inverse.

Aux dernières nouvelles, le chef du gouvernement compte mettre son grain de sel et pourquoi pas lever un carton jaune à son poulain. Celui-ci il n’est pas à un tacle par derrière près. Soit il met son ego dans ses chaussettes soit il est exclu de l’équipe gouvernementale, auquel cas il aura tout le loisir d’astiquer le banc des mauvais perdants.

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