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La Remontada de Barcelone, au-delà de l’exploit sportif historique, c’est avant tout une leçon d’humilité et l’expression d’une culture !

La Remontada de Barcelone, au-delà de l’exploit sportif historique,  c’est avant tout une leçon d’humilité et l’expression d’une culture !

Il y a des clubs qui font l’actualité et d’autres qui font l’histoire, il y a des joueurs de pacotille et d’autres de légende, il y a des supporters pour qui, en spectateurs aigris et refoulés, les tribunes ne sont qu’un défouloir et une soupape à leurs frustrations sociales et leurs penchants à la violence, et d’autres pour qui les gradins sont un lieu de communion et d’identification où ils jouent, d’une manière pleine et entière, leur rôle militant de douzième homme et communique leur force aux joueurs sur le terrain. Le grand club trébuche mais ne coule pas, il a toujours la force de rebondir et la fierté de remonter la pente aussi raide que l’angle soit. Un lion blessé est plus vorace et plus intrépide. Il y a des grandes équipes qui ne sont jamais élevées au rang de grands clubs. Un grand club c’est une histoire, une identité et une culture, il n’est guère réductible à un titre gagné ou perdu. Un grand club peut rater un match, passé totalement à côté, en rendre une copie blanche, mais il manque rarement ses rendez-vous avec l’histoire et n’use jamais d’insolence ou de mépris pour signer ses victoires. Lucide et circonspect, il garde la tête froide dans les succès comme dans les revers. Ni arrogant gagnant et ni mauvais perdant !

La Remontada de Barcelone, objectif inaccessible au départ que les statistiques, pourtant implacables, rangent dans le domaine de l’impossible, auquel tout le peuple catalan, les joueurs en premier, croyait dur comme fer, est d’abord une leçon d’humilité, de rage de vaincre et de don de soi. A moins d’être un catalan chauvin, qui aurait parié un sou sur une qualification des blaugrana?! Qui aurait mis une pièce sur l’effondrement, aussi inqualifiable que honteux, de l’équipe parisienne après une superbe et retentissante victoire sur l’incroyable et non moins méritée score de  4-0 à la première manche ?! Remonter un handicap de quatre buts est une performance qu’aucune équipe n’a réalisée. L’incroyable scénario au Camp Nou est une première dans l’histoire du football européen sinon mondial.

Un tel retournement de situation restera dans la mémoire collective parmi les plus éclatantes et marquantes prouesses jamais réalisées dans le football mondial. On peut en ressortir aussi la victoire écrasante 7-1 de l’Allemagne sur le Brésil à la Coupe du Monde 2014, qui plus est sur le sol carioca et devant son public. Et comme par hasard, Thiago Silva, le défenseur central brésilien du PSG, était des deux raclées, soit dit en passant. Un record dont il se serait bien passé. Les détracteurs et autres adversaires de l’équipe parisiennes s’en sont donné à cœur joie. Les banderilles et les farces ont fusé de partout. Le tweed le plus drôle et aussi le plus méchant : “A partir de  la 88ème minute, le PSG n’a fait que trois passes, soit trois remises en jeu après but“.

La Barca n’a pas sorti le match de sa vie, en termes de qualité de jeu ou de tiki-taka (style de jeu propre au FC Barcelone dont le mouvement continu des joueurs, la rapidité de la passe et la conservation de la balle sont les piliers), loin s’en faut, on a vu une meilleure Barca dans d’autres rencontres, mais les joueurs ont fait preuve d’un mental de fer, d’une hargne et d’une grinta, à toute épreuve, comme jamais. Même quand le PSG était revenu de score à 3-1, résultat maintenu à deux minutes de la fin du temps règlementaire, soit à la 88ème minutes avec le quatrième but barcelonais, les joueurs catalans n’ont rien lâché, redoublant d’effort et d’intensité, emporté par un public en feu, dans une ambiance d’enfer, la folie partout, jusqu’à marcher sur le corps parisien et défoncer la porte des miracles. C’est plutôt au mental qu’à la technique que la Barca a forcé le destin et tordu le cou aux statistiques, pourtant à la peau dure, entrant dans l’histoire et faisant la légende.

Voilà toute la différence entre un grand club et une grande équipe !Entrer dans la cour des grands d’Europe n’est pas donné à n’importe qui ! Le PSG l’a appris à ses dépens !

La Remontada de Barcelone est un sacré spectacle pour les puristes, un moment poignant qui explique pourquoi le football est le sport roi. Pour nous autres tunisiens, habitués à un affligeant football national de honte, de magouille et de misère, le miracle barcelonais est censé nous interpeller. Une leçon de vie à apprendre et un exemple brillant à s’en inspirer. En football aussi “la foi renverse les montagnes“. La Barca l’a démontré sur toute la ligne. La Remontada nous renvoie à notre déchéance sportive, en football en particulier, et nous montre à quel point le football tunisien est loin, très loin,  de cette échelle de valeurs et ce cercle vertueux où bouffer le gazon, se donner sans calcul et honorer le maillot sont avant tout une culture, un mode de vie.

La sagesse populaire assène que : “la modestie est la première qualité du génie“, dicton que seul un grand club est en mesure de traduire sur le terrain. Si le PSG avait fait preuve d’humilité et affiché un tout autre mental, la Remontada serait restée un vœu pieux et une tour imprenable et la Barca ne serait pas entrée de plein pied dans l’histoire. Avant et durant le match, le peuple catalan n’a cessé de scander “Si se puede !” (Oui, c’est possible). Finalement, l’impensable a eu lieu et le PSG a été fauché de son piédestal et ramassé à la petite cuillère. Le crash parisien est sans nom et sans précédent. Bien sûr, on peut toujours invoquer l’arbitrage maison, ce qui n’est pas faux, mais les parisiens ne peuvent s’en prendre d’abord qu’à eux-mêmes, jouant petit bras et manquant de respect à leurs adversaires après le match Aller, ce qui a constitué une autre source de motivation pour les joueurs catalans qui, en réaction, ont fait boire au PSG  la tasse jusqu’à la lie. Une vraie rouste !

En tout état de cause, le football est magique, entre autres, pour ce genre d’exploit, pour ce type de grande émotion. Les vrais amateurs en raffolent et en demandent.

Etant fan du Real Madrid, l’ennemi juré, mais puriste avant tout, l’esprit sportif  commande de valoriser la prouesse historique, d’en féliciter les artisans et les artistes et de dire “Chapeau bas, Barca !”

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