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Tunisie: Tarek Dhiab : Un ministre des affaires religieuses Bis ?!

Après avoir recommandé de fouetter les désobéissants,  ” العصا لمن عصى “, Tarek Dhiab ,  ministre de la Jeunesse et des sports continue sur sa  lancée et suscite une énième polémique en prônant “l’ablation de la main” pour sanctionner les voleurs, conformément à la chariaa islamique. L’ancien prince du contre pied semble ramer à contre-courant et oublier que cette règle, au-delà de ses conséquences irréversibles, n’a jamais fait partie de la législation nationale. Il invoque ainsi un hypothétique code pénal qui n’existe que dans son imagination fertile. Une affirmation choquante, un dérapage trahissant une volonté implicite d’appliquer un châtiment d’un autre âge dont même les hauts responsables du gouvernement se sont toujours gardés, du moins officiellement, de réclamer le principe ?!

Tarek Dhiab semble avoir trouvé le bon filon pour séduire aussi bien les dignitaires d’Ennahdha que les princes du salafisme.  A cet effet, il ne s’encombre pas de détail, l’essentiel semblant être  de garder la confiance de ses mentors. Cependant, multiplier les déclarations  sur ce chemin glissant, pavé d’anachronismes, semble témoigner  de l’inexpérience politique du ministre qui aborde des sujets qui n’ont rien à voir avec la jeunesse et les sports et qui ne relèvent aucunement  de ses responsabilités.

Citons comme exemple les graves incidents qui viennent de se dérouler à Sousse à l’occasion du match entre l’Etoile Sportive du Sahel et l’Espérance Sportive de la Tunisie  et qui ont entrainé plusieurs blessures graves. Ce genre d’incident n’est malheureusement pas une première en Tunisie particulièrement depuis la chute de l’ancien régime et semble témoigner du développement d’un phénomène nouveau sur les stades tunisiens à savoir le hooliganisme, un phénomène que connaissent bien les pays européens .Les mesures de sécurité pour enrayer ce fléau concernent aussi bien le ministère de l’Intérieur que le ministère de la Jeunesse et des Sports.

 Pour paraphraser le chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali : où est le ministre de la Jeunesse et des Sports ? Est-il au courant de ces problèmes ? Si oui, quelle est son opinion à ce sujet ? Quelles mesures compte-t-il prendre pour faire face à ces problèmes  qui sont de sa responsabilité ? Ne serait il pas plus utile pour la jeunesse tunisienne  en particulier et les tunisiens en général que Tarak Dhiab   s’occupe de ces problèmes plutôt que de discourir sur l’utilité ou non d’applique la Chariaa en Tunisie ?

Tout en paradoxes ! On s’interroge pourquoi Tarek Dhiab monte en première ligne, le verbe aussi direct que le ton est cinglant, sur de graves sujets de société pour lesquels les dirigeants d’Ennahdha  tiennent un discours ambigu et controversé.

 Pourquoi Tarek Dhiab fait-il ce genre de déclarations, sans « rectificatif » ou précision « complémentaire » d’autres membre du gouvernement, pratique courante auquel les tunisiens sont maintenant habitués. Tarek Dhiab,  serait-il  chargé de lancer  des « ballons d’essai », spécialité caractéristique  de l’ancien joueur de football, pour tester les réactions des Tunisiens comme l’ont déjà fait précédemment  d’autres responsables du gouvernement (Exemples : l’ouverture unilatérale des frontières tunisiennes aux maghrébins, le limogeage controversé de Mustapha Kamel Nabli, ancien gouverneur de la BCT…).

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